Changer de métier ou se lancer dans une nouvelle activité professionnelle est un défi majeur pour de nombreux travailleurs. Les aides à la reconversion sont des dispositifs mis en place pour accompagner ces personnes dans leur projet. Elles s’adressent aussi bien aux salariés qu’aux demandeurs d’emploi et peuvent prendre différentes formes, allant du soutien financier au conseil en évolution professionnelle.
Les différents dispositifs d’aide à la reconversion
Plusieurs dispositifs d’aide à la reconversion existent pour accompagner les travailleurs dans leur démarche. Parmi les plus connus, on peut citer :
- Le Compte Personnel de Formation (CPF), qui permet à chaque salarié ou demandeur d’emploi de cumuler des droits à la formation tout au long de sa vie professionnelle. Ces droits sont ensuite utilisables pour financer des formations qualifiantes ou certifiantes, en vue d’une reconversion.
- Le Congé de transition professionnelle (CTP), qui permet au salarié de s’absenter temporairement de son poste pour suivre une formation en lien avec son projet professionnel. Pendant cette période, le salarié perçoit une partie de son salaire, prise en charge par l’employeur ou un organisme collecteur.
- Le bilan de compétences, qui consiste en un accompagnement personnalisé pour faire le point sur ses compétences, ses aspirations et ses possibilités de reconversion. Il est possible de mobiliser son CPF pour financer un bilan de compétences.
- Le conseil en évolution professionnelle (CEP), qui est un service d’accompagnement gratuit et personnalisé proposé par des organismes habilités (Pôle emploi, APEC, Cap Emploi, etc.). Le CEP vise à aider les personnes à élaborer et mettre en œuvre leur projet professionnel.
Les critères d’éligibilité aux aides à la reconversion
Pour bénéficier d’une aide à la reconversion, il est nécessaire de remplir certains critères d’éligibilité. Ces critères dépendent du dispositif concerné et de la situation du demandeur :
- Pour le CPF, il suffit d’être âgé d’au moins 16 ans (15 ans pour les apprentis) et d’être inscrit comme salarié ou demandeur d’emploi. Les droits acquis sont conservés tout au long de la vie professionnelle, même en cas de changement d’employeur ou de période de chômage.
- Pour le CTP, il faut être salarié en CDI, justifier d’une ancienneté minimale dans l’entreprise (généralement 24 mois) et obtenir l’accord de l’employeur sur la durée et les dates du congé. Les travailleurs indépendants ne sont pas éligibles au CTP.
- Pour le bilan de compétences, il n’y a pas de critère spécifique lié à l’âge ou au statut professionnel. En revanche, il est nécessaire de choisir un organisme de bilan de compétences agréé par l’organisme gestionnaire du CPF.
- Pour le CEP, il faut être âgé d’au moins 16 ans et être salarié, demandeur d’emploi ou travailleur indépendant. Les personnes en situation de handicap peuvent également bénéficier du CEP.
Les étapes clés d’une reconversion réussie
Une reconversion professionnelle ne s’improvise pas. Pour mettre toutes les chances de son côté, il est conseillé de suivre plusieurs étapes :
- Faire un bilan personnel et professionnel pour déterminer ses compétences transférables, ses centres d’intérêt et ses valeurs.
- Explorer les métiers et secteurs d’activité en adéquation avec son profil et ses aspirations. Il peut être utile de se renseigner sur les métiers en tension (qui recrutent) ou émergents (porteurs d’avenir).
- Se constituer un réseau professionnel et échanger avec des personnes exerçant le métier visé pour obtenir des informations concrètes sur les conditions d’exercice, les compétences requises, etc.
- Définir un plan d’action concret, incluant la formation éventuelle à suivre, les démarches à réaliser auprès des organismes financeurs et la stratégie pour retrouver un emploi dans le nouveau secteur.
Enfin, il est important de souligner que la reconversion n’est pas un processus linéaire et qu’il est possible de rencontrer des obstacles en cours de route. Être bien accompagné, s’informer régulièrement sur les évolutions du marché du travail et faire preuve de persévérance sont autant d’atouts pour réussir sa reconversion.
Les enjeux économiques et sociaux des aides à la reconversion
Les aides à la reconversion revêtent une importance particulière dans le contexte actuel de transformation rapide du monde du travail, marqué par la digitalisation, l’automatisation et les transitions écologique et énergétique. En permettant aux travailleurs d’acquérir de nouvelles compétences et de s’adapter aux évolutions des métiers, ces dispositifs contribuent à lutter contre le chômage structurel et à favoriser la mobilité professionnelle.
De plus, les aides à la reconversion peuvent avoir un impact positif sur la santé mentale et physique des travailleurs. En effet, changer de métier peut permettre de sortir d’une situation d’insatisfaction ou de souffrance au travail (burn-out, bore-out, etc.) et d’améliorer son équilibre vie professionnelle-vie personnelle.
Enfin, les aides à la reconversion constituent un levier pour réduire les inégalités professionnelles entre les différents groupes sociaux (hommes-femmes, jeunes-seniors, etc.) en facilitant l’accès à des métiers plus qualifiés ou mieux rémunérés.