Considérés comme de véritables bunkers de la finance de l’ombre, les paradis fiscaux font la polémique. Au moins aussi bien protégés qu’ils sont critiqués, ils illustrent parfaitement les défaillances du système bancaire actuel.
Paradis fiscal, comment le définir ?
Juridiquement, un paradis fiscal n’a pas de définition. C’est l’OCDE qui définit ces zones sombres dans un document publié en 1998, en exposant quatre principaux critères d’identification des paradis fiscaux. Ces critères sont les suivants : une absence de coopération lors de l’échange d’informations avec les autres pays, une taxe dérisoire ou inexistante, l’opacité législative, et une nette limitation des activités extérieures à la finance. D’après ces critères, on estime qu’il existe dans le monde plus d’une centaine de paradis fiscaux. Un paradis fiscal est toujours associé au terme offshore, désignant la facilitation de la circulation d’argent depuis un pays étranger. Rappelons que la détention d’un compte offshore est légale en France, si ledit compte est déclaré au Fisc. On tombe dans l’illégalité si le compte offshore est utilisé pour éviter les impôts. Les paradis fiscaux jouissent aussi de la protection politique du pays qui les abrite.
La problématique des paradis fiscaux
Ce qui dérange tant l’opinion publique réside dans l’opacité des paradis fiscaux. Ce caractère privé ouvre l’accès aux activités criminelles de toutes sortes tels le terrorisme, le trafic de drogue ou le blanchiment d’argent. Les évasions fiscales se font aussi, généralement, par le biais de ces zones géographiques, et le FMI rapporte que la moitié des flux mondiaux de fonds passent par un paradis fiscal.
La lutte contre les paradis fiscaux
C’est l’OCDE qui supervise les actions visant à lutter contre le financement des activités illicites et de la fraude fiscale. Le Forum global sur la transparence et l’échange d’informations fiscales sensibilise chaque année plusieurs pays qui veulent arrêter les évasions et opacités fiscales. Un pays est mal vu s’il abrite un paradis fiscal, et les concernés cherchent souvent par tous les moyens à éclaircir leur image. En témoigne l’Irlande qui a renoncé à ses avantages fiscaux sous la pression de la Communauté Internationale. L’ampleur de la situation a été évaluée seulement après le scandale des Panama Papers. Le système fiscal est détérioré, et nécessite une refonte globale.
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